De nouvelles odeurs pour créer un parfum ?
La perception du monde qui nous entoure est largement influencée par les odeurs, bien plus que nous le pensons. Il n’est donc pas étonnant que nous cherchions depuis toujours à nous entourer d’odeurs agréables. Mais comment évoluent-elles au fil du temps, des influences pour pouvoir toujours plaire… ? Quelles sont ces nouvelles odeurs pour créer un parfum, qui rendent la parfumerie toujours aussi vivante ?
Les ingrédients naturels, des odeurs millénaires !
Les parfums se sont toujours inspirés de la nature. La majorité de ces premiers effluves sont d’ailleurs d’origine végétale. Fleurs, fruits, feuilles, tiges, racines, résines, écorces, graines… peuvent en effet avoir des particularités odorantes très marquées. Leurs essences sont ainsi très recherchées comme celle d’iris ou le bois de Oud, avec des prix qui s’envolent jusqu’à 100.000 euros le kilo pour l’absolue d’iris par exemple !

La nature dans nos parfums
D’autres matières premières sont d’origine animale. Aux effluves puis puissantes et « spéciales », elles apportent souvent de belles notes de fond, de la longueur à un parfum. Ambre gris animal et iodé provenant d’une déjection du cachalot, castoreum sombre et suave sur les glandes sexuelles du castor, muscs sauvages et cuirés sécrétés par des chevrotins… ces matières ont été très utilisées et appréciées, car elles donnaient de la profondeur et une teneur sans nom aux parfums.
Mais récemment, une prise de conscience commune est née, ouvrant l’esprit au bien-être animal et à la protection de l’environnement. Comme de nombreux autres secteurs, la parfumerie s’investit de plus en plus dans la protection de sa planète et ses habitants. De nombreuses matières premières ont donc été remplacées synthétiquement. Elles représentent une alternative aux matières naturelles animales ou à des ingrédients naturels trop exploités et parfois menacés d’extinction.
La synthèse pour re-créer des odeurs naturelles ?
Parlons justement de ce bien-être environnemental et animal, couplé à la recherche de nouvelles odeurs pour créer un parfum.

Muguet de mai, une fleur muette
De nombreuses essences naturelles sont rares, fragiles et donc chères. Il faut par exemple une tonne de pétales pour produire un litre d’huile essentielle de rose. Pour répondre à la demande planétaire, il faudrait que les récoltes de vanille soient trois à quatre fois supérieures à celles actuelles. Et il n’y a toujours aucun moyen d’extraire les odeurs de certaines fleurs dites muettes, comme la violette, le muguet, le lila; Ou d’extraire l’essence de certains fruits comme la fraise, la pèche, la noix de coco, la framboise…
C’est à ce moment précis que les chimistes interviennent, grâce à des techniques permettant d’analyser les molécules olfactives qui composent un effluve de source naturelle. La technique de “l’espace de tête” (headspace) capture les molécules volatiles odorantes et peut analyser globalement la composition d’une essence. Il faut savoir que pour la rose par exemple, ce sont plusieurs centaines de molécules qui s’équilibrent pour donner cette fragrance si unique.

Ethylvanilline synthétique
Au fil du temps, le parfumeur a alors transformé sa palette olfactive naturelle avec un plus grand ratio de matières premières de synthèse, pouvant s’obtenir n’importe quand et dans les quantités souhaitées. Tout ça sans forcément influencer sur la qualité de l’odeur, certaines matières premières synthétiques pouvant être très chères!
Les muscs blancs par exemple. Naturels, ils provenaient des glandes sexuelles du chevrotin. Synthétiques, ils sont maintenant plus sains et stables et ont perdu leur facette animale pour un accord doux et cotonneux.
D’un autre côté, Shalimar de Guerlain n’aurait pas pu offrir un sillage si doux et vanillé sans l’éthylvanilline qui reproduit à merveille la facette poudrée de la vanille.
Créer de nouvelles odeurs via les ingrédients synthétiques !
Si le but premier était de reproduire des substances naturelles via des matières premières synthétiques, c’est le désir de nouveauté qui a transcendé. De nouvelles molécules odorantes n’existant pas dans la nature, certaines ont été créées avec beaucoup d’inventivité ! Place donc à de nouvelles odeurs pour créer un parfum !
Seules cinq à six nouvelles molécules odorantes sont validées chaque année, sur environ 2000 molécules référencées. En effet, il faut à minima que leur fabrication soit possible en grande quantité et que le risque pour l’environnement et pour la santé soit nul.
De nos jours, de nombreuses nouvelles molécules de synthèse restent très appréciées, proposant des notes particulières et adorées.
La molécule d’éthyl-maltol a par exemple fait des miracles. Aux effluves de caramel, elle a fait sensation dans le fameux Angel de Thierry Mugler. Depuis, elle ne quitte plus les bancs de la parfumerie !
Acqua di Gío de Giorgio Armani, sans la Calone qui reproduit à merveille l’odeur iodée et salée de la mer, n’aurait jamais pointé le bout de son capuchon.
L’héliotropine à l’odeur amandée de colle blanche, a aussi donné son heure de gloire à Guerlain avec L’Heure Bleue.
Cette synthèse moléculaire est constamment améliorée, que ce soit pour répondre à une demande client de parfums plus puissants, mais aussi et surtout pour une fin écologique. La qualité et la stabilité ne sont donc pas optionnelles.
Dans l’inconscient collectif, le synthétique dénote. Mais en réalité, la majorité de ces molécules représentent une “copie” des mêmes molécules trouvées dans la nature.
D’ailleurs, la synthèse n’est pas toujours moins onéreuse ! Peu de gens savent qu’il existe une catégorie intermédiaire : les isolats, provenant de produits naturels. Eux-mêmes permettent la création d’autres molécules, appelés produits d’hémi-synthèse, qui coûtent encore plus chers.
Par exemple, sans rentrer dans les détails, l’irone, une molécule de synthèse associée à l’iris coûte environ 2000€ le kilo, et les muscs blancs poudrés se rapprochent des 600€ le kilo. Une essence naturelle de lavande va par contre avoisiner les 150€ le kilo, celle de néroli (variante de la fleur d’oranger) côtoie les 3000€ le kilo, alors que celle d’orange descend carrément à 10€ le kilo !
Bref, on comprendra que sans les ingrédients de synthèse, la parfumerie moderne n’existerait pas !
Découvrir de nouveaux ingrédients naturels !
Plus difficiles à trouver, mais surtout à produire avec pérennité sans défier trop les lois de la nature, peu de nouvelles découvertes d’ingrédients naturels se font.
Quelques sourceurs y travaillent. Au nez redoutable, ils sont à l’origine des matières dont la parfumerie a besoin pour créer des fragrances. Déjà cultivées ou poussant à l’état sauvage, le sourceur va les dénicher, mais aussi étudier différentes manières de les faire pousser dans une dimension plus écologique et équitable. Il va à la rencontre de petits producteurs dans le monde entier, et même rencontrer des tribus locales dans des endroits plus reculés… un vrai Indiana Jones de la parfumerie !
Dans ses pérégrinations, le sourceur encapsule les molécules odorantes à l’aide d’une pompe, puis réalise ensuite des extractions d’essences à l’aide d’un alambic, afin de présenter aux parfumeurs la nouvelle matière. Mais en réalité, le nombre de nouvelles matières premières naturelles acceptées par la réglementation est en chute libre. En effet, les contraintes RSE ainsi que le Protocole de Nagoya, accord international sur la biodiversité, sont très strictes et permettent avec de trop nombreuses restrictions l’exploitation potentielle de nouvelles matières naturelles.
Chaque année donc, de nouvelles molécules de synthèse sont créées, et de nouvelles matières naturelles sont découvertes, mais peu.
Chez Sillages, les nouvelles odeurs créées, on adore !
Les modes et influences se découvrent, s’arrêtent, reprennent et se lassent. Mais nos parfumeurs sont des héros des temps modernes et les nouvelles odeurs de la parfumerie, ce sont eux ! Chez Sillages, nos parfumeurs supernez adorent mélanger les matières naturelles et synthétiques nobles, pour repousser les limites de la création.
Grâce à des ingrédients dérivés du naturel, Mylène Alran nous fait redécouvrir l’odeur de la tomate verte et fraîche avec des muscs blancs dans le Sillage #159.
Amélie Jacquin ira titiller nos souvenirs avec des effluves de gazole dans un accord insoupçonné de fleurs blanches enivrantes, révélé par le Sillage #396.
Nisrine Grillié a quant à elle mis en flacon un magnifique oranger, grâce à l’association du Néroli naturel et de notes vertes synthétiques dans le Sillage #343.
Sébastien Plan défit les lois de la physique en récréant les effluves d’un orage d’été, mettant en scène une tubéreuse solaire et animale pour un Sillage #28 chaud et humide.
Alex Lee recrée enfin le sillage d’un charbon sombre et fumé, grâce à l’ambroxan un dérivé synthétique de l’ambre gris, matière naturelle extrêmement rare. Associé à une vanille gousse noire, la facette fumée se révèle dans le Sillage #286.
Mais quel genre de parfumeur aurait daigné mettre ces quelques gouttes dans un flacon ?
Leur créativité sans faille permet à Sillages Paris de sortir des rangs et proposer du jamais vu !
En s’inscrivant dans une démarche” clean”, nous privilégions donc l’utilisation d’ingrédients naturels quand cela est possible, sans renier les matières synthétiques nobles et saines. Sachant que certaines molécules de synthèse aident à préserver notre planète et nos animaux, elles sont ainsi une belle alternative aux matières naturelles animales (nos parfums étant vegan) ou à des ingrédients naturels trop exploités dans la nature.
Venez découvrir les nouvelles odeurs pour créer un parfum, les plus excitantes de la parfumerie chez Sillages Paris !
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