Pourquoi on adore tant l’odeur de l’essence ? Qu’apprécions-nous dans son odeur chimique âcre, presque sucrée, qui chatouille allègrement notre bulbe olfactif ? Pour chaque personne qui trouve agréable cette odeur, il y en sûrement autant qui ne peuvent la supporter. Mais pour comprendre ce fanatisme, il faut creuser à la source.
De quoi se compose l’essence ?
L’essence est un vrai cocktail chimique, dangereux pour la santé. Elle allie de nombreux ingrédients, comme des lubrifiants, des dégivreurs, des agents antirouille, ainsi que hydrocarbures présents par centaines. De tous, c’est le benzène qui est responsable de l’odeur enivrante de l’essence.
D’un point de vue mécano, le benzène est ajouté à l’essence pour améliorer les performances du moteur et le rendement du carburant.
Côté olfactif, le benzène est à la fois puissant et léger, boisé et aromatique, sombre et vert. Ainsi, la plupart des nez y sont sensibles. Le nôtre peut ainsi la détecter instantanément, à partir d’une très faible concentration dans l’air.
Cette odeur d’hydrocarbures on la retrouve dans les molécules dites terpéniques.
Si on met le nez dans de la lavande, du cannabis, des arbres résineux comme le pin, une mangue bien mûre… alors on sent les terpènes en action. Ces molécules odorantes donnent aux fleurs, aux plantes, aux arbres, aux fruits, des facettes terreuses et même agrumées. Mais alors, pourquoi on adore tant l’odeur de l’essence ?
L’odeur de l’essence associée aux souvenirs !
Notre nez peut faire resurgir des souvenirs puissants et vifs s’il capte une odeur familière. L’odeur de l’herbe coupée peut suffire à se rappeler des weekends sur l’herbe verte des grands parents quand on était petits. Ce lien puissant entre l’odeur et la mémoire fait référence à la fameuse Madeleine de Proust. Marcel Proust décrit ainsi un puissant souvenir d’enfance, évoqué par l’odeur d’une madeleine trempée dans du thé.
L’odorat est en fait l’unique sens directement lié à l’aire du cerveau, impliqué dans la réponse émotionnelle et la formation de la mémoire. L’odorat ne passe donc pas par une case d’analyse avant de venir s’ancrer dans notre mémoire. C’est pourquoi les odeurs poussent notre cerveau à former des souvenirs forts et remplis d’émotions, à un niveau complètement subconscient.
Mais revenons-en à l’essence. Nous avons peut-être formé des souvenirs puissants et agréables liés à cette odeur, ou plus précisément au benzène. Notre cerveau a peut-être associé son odeur à des souvenirs d’enfance heureux, comme des voyages d’été en voiture, des sorties en bateau à moteur, des promenades sur une route goudronnée de campagne ou des moments passés dans un garage…
L’odeur de benzène peut alors déclencher un sentiment de nostalgie lié à un souvenir, plus ou moins marquant.
L’odeur de l’essence, une drogue aussi ?
Une autre théorie se concentre davantage sur l’effet physique du benzène ainsi que sur les récepteurs nerveux qui détectent son odeur. Le benzène, comme d’autres hydrocarbures lorsqu’ils sont inhalés, ont un effet inhibiteur sur notre système nerveux. Cela entraîne une sensation d’euphorie temporaire et agréable, qui n’est pas sans rappeler celle de l’alcool ou d’autres drogues.
En effet, le processus biologique d’engourdissement de nos nerfs active la voie mésolimbique, connue sous le nom de voie de récompense du cerveau. Chaque fois que nos nerfs olfactifs reçoivent une dose de benzène, le système mésolimbique délivre des molécules de dopamine, une des hormones du plaisir, du bien-être ; invitant à la dépendance.
Attention, il faut donc bien notifier son côté dangereux pour la santé !
Chez Sillages Paris, des fleurs de Gasoil !
Alors pourquoi on adore l’odeur tant de l’essence ? Nous sommes attirés par celle des stylos marqueurs, des balles de tennis neuves, des livres ou d’autres odeurs intimement liées au benzène…
Il se peut que nous ayons inconsciemment attaché un souvenir fort et agréable à cette odeur. Ou alors elle déclencherait mécaniquement une dose satisfaisante de dopamine.
Les scientifiques apprennent encore constamment aujourd’hui de nouvelles choses sur ce sens puissant.
Mais chez Sillages Paris, les parfumeurs défient toutes les lois pour créer l’odeur unique de l’essence dans un flacon, sans aucune substance dangereuse.
Notre Sillage #396 : Des fleurs de gasoil.
Un départ brut et sombre. L’odeur de l’essence.
Ensuite, une orgie de fleurs vénéneuses et enivrantes, poudrées et animales.
Enfin, un cuir boisé et brûlant qui enflamme.
L’essence, âpre et appétissante.
Le pari est fait, elle va vous rendre addicts !
Avec de nombreux souvenirs dans un flacon qui ne demandera qu’à venir se loger dans votre cou !
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