Nimbé d’une aura de mystère depuis l’Antiquité, le parfum fascine. C’est pourquoi au fil des siècles, il a souvent été associé de près ou de loin à une forme de sorcellerie. Parfum et sorcellerie ont cela de commun qu’ils sont invisibles, et pourtant leur effet sur nos émotions sont puissants. On ne peut échapper à une odeur, comme on ne peut échapper à un sortilège.
Le parfum : une sorcellerie qui repousse le mal
Des parfums pour combattre le Mal
Dans le domaine de la sorcellerie, un mauvais sort peut-être annulé par un contre-sort. De la même façon, pendant des siècles, on a pensé qu’une cuirasse parfumée pouvait protéger contre certains sortilèges. Vous pouvez d’ailleurs encore aujourd’hui trouver sur internet des parfums anti-sortilèges! Après, on y croit ou on n’y croit pas, mais l’idée est intéressante 😉 Et en dit long sur le pouvoir qu’exerce le parfum sur les humains.
En effet, se parfumer cela peut s’apparenter à enfiler une cuirasse qui nous protège de l’extérieur. Nombreux sont les gens qui ont partagé cette vision du parfum avec nous! Leur parfum est leur armure, sans laquelle ils se sentent nus. Et se parfumer, c’est aussi se protéger des agressions extérieures. Dès lors, notre parfum crée autour de nous un halo ou une sorte de bulle, à l’intérieur de laquelle nous nous sentons bien. Lorsque les odeurs environnantes sont désagréables, sentir notre parfum nous apaise.
Il n’est donc pas étonnant que l’idée du parfum comme rempart contre les mauvais sorts se soit développé! Ou la croyance en certaines odeurs qui puissent repousser le mal. Le Diable, qui vit dans un environnement putride et puant (selon ces fameuses sources), serait indisposé par des odeurs qui sentent bon.
Des parfums pour invoquer le Bien

L’un des tout premiers usages du parfum dans l’Histoire concerne ses qualités de messager du divin. En effet, les premiers parfumeurs n’étaient autre que les prêtres. Et les “parfums” qu’ils préparaient étaient destinés à créer des canaux de communication avec l’Au-Delà. Chez les Egyptiens, il s’agissait d’onguents et du processus d’embaumement par exemple. En embaumant les corps (en en faisant des momies, quoi), on leur permettait de devenir des Dieux. Ils devenaient ainsi des “Parfumés”.
Dans la civilisation gréco-romaine par exemple, les parfums sont véritablement le moyen de communication privilégié avec les Dieux. Car la fumée des encens s’élève vers eux et leur transmet les prières et les requêtes des humains. Brûler de l’encens ou d’autres préparations est donc une façon de leur rendre hommage et de les invoquer. La nourriture est une offrande pour rassasier leur faim, le vin étanche leur soif et les parfums, eux, parlent à leur esprit.
(Pour en savoir plus sur ces différents usages, n’hésitez pas à jeter un oeil à notre article qui retrace l’Histoire du Parfum !)
Des parfums pour guérir la maladie, une sorcellerie qui protège

De tout temps, le parfum a été utilisé pour guérir et protéger de la maladie. Au Moyen-Âge par exemple, on pensait que les pores de la peau la rendait perméable aux bactéries et maladies en tous genres, qu’ils permettaient de pénétrer directement dans l’organisme. Le parfum permettait donc d’agir sur ces deux plans. Par ailleurs, on pensait que les mauvaises odeurs étaient porteuses de maladies, et qu’en se cuirassant de parfum, on se protégeait du Mal.
Ainsi, pour se protéger le matin des dangers de la fétide Peste par exemple, il fallait passer un petit moment à sa toilette. Cela passait d’abord par des vinaigres et onguents dont il fallait se frotter le corps… Puis il fallait ingérer, boire, mastiquer diverses fleurs et herbes odorantes (l’Angélique par exemple, grande championne de la lutte contre le Mal). Et on finissait par bourrer sa pomme de senteur de matières odorantes, pour la sentir dès que l’air environnant devenait trop infect.
D’où la très grande utilisation à du romarin, notamment à la Renaissance. Connu pour ses vertus thérapeutiques, on l’utilisait pour des solutions à la fois buvables et parfumantes. Comme dans la très célèbre Eau de la reine de Hongrie, par exemple!
Le parfum : Une sorcellerie dangereuse
On prête donc au parfum des propriétés magiques qui permettent de protéger de la maladie et des sortilèges. Mais a contrario, il y a aussi dans l’imaginaire collectif, et surtout au Moyen Âge, l’idée que l’on peut utiliser des parfums pour jeter des mauvais sorts.

D’ailleurs les parfums sont des préparations qui relèvent un peu de la potion magique. Il s’agit de mélanger différents ingrédients ensemble en suivant une formule élaborée et précise. Un vrai travail de sorcière !
Parfums de femmes : parfums de sorcières
Un peu comme des philtres d’amour, les parfums sont des armes dangereuses qui envoûtent et font perdre la tête. On a d’ailleurs longtemps pensé que les femmes qui se parfumaient étaient des sortes de sorcières. Elles étaient vues comme d’infâmes tentatrices qui cherchent à pervertir les hommes et à les éloigner du droit chemin.
Plus encore, on avait à cette époque la conviction certaine et scientifique (ben voyons!) que les femmes étaient des êtres diaboliques. Et les femmes âgées tout particulièrement! Leur odeur était réputée pour être nauséabonde, et une femme qui portait du parfum était donc très suspecte. C’était sans doute qu’elle cherchait à camoufler son odeur corporelle!
Le parfum qui ensorcelle
L’odorat : ce sens si particulier
L’odorat est le sens le plus émotionnel et le plus primitif. C’est à dire que lorsqu’on sent une odeur, l’information arrive directement dans une région du cerveau dédiée aux émotions, sans passer par la zone d’analyse. Tous les autres sens perçoivent des stimuli qui sont d’abord analysés par le cerveau, puis envoyés vers le partie émotionnelle. Pas l’odorat…
Ceci explique que la force aussi des souvenirs olfactifs. L’odeur de la cuisine de notre grand-mère, le parfum de notre maman, l’herbe coupée au retour du printemps, tout cela nous évoque des souvenirs heureux. Sentir ces odeurs a donc quelque chose de réconfortant et de très plaisant, comme la fameuse madeleine de Proust.
C’est pourquoi les parfums sont des armes puissantes, parce qu’ils permettent d’agir sur ce sens si spécial. Ils peuvent atteindre directement la sphère émotionnelle, et avoir un effet sur notre sensibilité et nos comportements!
Le parfum comme arme de séduction et de sorcellerie
Ceci explique également qu’encore aujourd’hui, le parfum soit nimbé d’un certain mystère. Et qu’on lui prête des pouvoirs de séduction! Il y a en effet l’idée que certains parfums permettent de séduire plus facilement. Un peu comme un sortilège auquel il est impossible de résister.

Le parfum permet en effet de faire naître le désir, et par la suite de nourrir ce sentiment. On se souvient de l’odeur de l’autre après son départ, et on pense à lui quand on sent certaines odeurs qui nous rappellent la sienne.
D’ailleurs, de très nombreux parfums portent des noms relatifs au vocabulaire de l’amour, de la sorcellerie et de la séduction. Tous ces parfums sont censés faire tomber n’importe qui sous votre charme.
Les ingrédients de l’enchantement
La famille olfactive la plus “séductrice” est celle des Orientaux. D’ailleurs, le nom même de la famille évoque le mystère de l’Orient, et tous les clichés que cela implique. L’encens, la myrrhe, l’ambre, la vanille… ces notes chaudes et sensuelles s’allient à des fleurs blanches animales ou des roses cuirées pour donner des elixirs scandaleux.
Mais être fan de floraux ou de boisés ne vous empêchera pas d’être une sorcière, ou un sorcier! Alors amusez-vous avec nos 64 ingrédients pour trouver votre propre formule magique.
Mais avant tout! Le plus important pour jeter un sort, c’est d’être une sorcière.sorcier puissant.e, donc bien dans ses baskets (sorcière, mais moderne). Donc la première alchimie à chercher avec votre parfum, c’est celle qui se crée en parfumant votre peau – et ce qui se passe ensuite, c’est vous d’abord que ça doit ensorceler!

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