
Quoi de plus naturel que de se parfumer au saut du lit, en sortant de la douche ou sur le pas de la porte avant de sortir ? Et pourtant, derrière ce petit geste qui nous semble si simple, si routinier, se cache une tradition millénaire infiniment riche et passionnante. Découvrons ensemble l’Histoire du parfum !
Embarquez avec nous dans un voyage à travers les siècles et les continents pour découvrir l’histoire d’un art devenu industrie.
Histoire du parfum – Chapitre 1 : l’Antiquité
L’Egypte Antique
Notre voyage commence en Egypte Antique, vers -3000, berceau de la mythique et fantasmée civilisation égyptienne. Cette époque est marquée par le mysticisme et l’omniprésence du divin, y compris dans le domaine du parfum.

En effet, les parfumeurs de cette époque ne sont autres que les prêtres, qui travaillent des matières brutes pour réaliser des huiles parfumées, des résines, des onguents, des liqueurs et des encens. Toutes ces essences sont ensuite utilisées dans divers cultes divins. Certaines préparations sont brûlées en hommage aux Dieux, et la fumée odorante qui s’en dégage s’élève voluptueusement vers eux. Le parfum est alors un moyen de communiquer avec le divin.
D’autres préparations servent aux rituels d’embaumement. Cette pratique consiste à empêcher la putréfaction du corps et à le parfumer : de l’intérieur en l’emplissant d’herbes aromatiques, et de l’extérieur en le couvrant de bandelettes et d’onguents. Par cette opération, les égyptiens purifient les corps des défunts et leur assurent l’accès à l’Au-Delà. Un “Parfumé” est donc une Âme qui a accédé à un statut divin par l’embaumement.
Devenus maîtres en matière de parfums, les égyptiens en exportent vers toutes les contrées antiques.

D’abord réservé au divin, c’est la tumultueuse Cléopâtre qui va modifier l’usage du parfum et le faire entrer dans l’ère de la féminité ! Elle avait en effet pour habitude de prendre des bains de lait d’ânesse infusés de fleurs et d’amande.
(Envie de vous la jouer Cléopâtre? Retrouvez les senteurs voluptueuses du lait, de l’amande et des fleurs blanches parmi tous nos ingrédients !)
La civilisation greco-romaine
Notre voyage se poursuit de l’autre côté de la Méditerranée, en Occident, au temps la civilisation greco-romaine. Là aussi les divinités sont au centre de la vie quotidienne, et les Grecs leur rendent hommage en faisant brûler des matières odorantes pour produire d’épaisses fumées parfumées. Les Romains qui reprennent le Panthéon grec et l’adaptent à leur culture, reprennent également les rites religieux helléniques. D’ailleurs, le mot parfum vient de “per fumum” qui signifie “par la fumée” en latin.
Avec l’annexion de l’Egypte par l’Empire romain à la mort de Cléopâtre, c’est l’apogée des parfums. Les préparations aromatiques coulent à flots et les Romains en font un usage effréné !
Histoire du Parfum – Chapitre 2 : le Moyen Âge
Le parfum déchu…
Nous poursuivons notre voyage dans l’Histoire du parfum pour nous arrêter au Moyen-Âge. Cette époque est marquée par la chute de l’Empire romain d’Occident au Ve siècle, et qui entraîne avec la tombée en disgrâce du parfum dans toute l’Europe.

Autrefois objet mystique qui permettait la communication avec le divin, le parfum est déchu et son usage est désormais interdit car considéré comme impur. Sa réputation se fait sulfureuse : on le lie à la séduction donc au Mal, à des croyances païennes, voire à de la sorcellerie.
Mais pendant ce temps, les savoirs-faire en parfumerie survivent en Orient. Les alchimistes inventent la distillation de l’alcool et ouvrent la voie aux techniques modernes de la parfumerie !
Le parfum qui protège et qui soigne

A cette époque on associe maladie et odeur : ce qui sent mauvais rend malade, et une personne malade sent mauvais. Une nouvelle idée émerge alors : ce qui sent bon permettrait de lutter contre la maladie ! On “invente” alors l’aromathérapie, ou le soin par les odeurs et les huiles essentielles. On se soigne donc en se lavant le corps avec des eaux aromatiques, ou en gardant avec soi de petits diffuseurs (les pomanders ou pommes de senteur) remplis d’herbes aromatiques.
Au XIVe siècle, on utilise notamment le romarin pour lutter contre la Peste noire. Il est possible d’en boire l’huile essentielle pour purifier l’organisme et d’en appliquer sur la peau pour purifier le corps. D’ailleurs, le premier parfum à base d’alcool, “L’Eau de la Reine de Hongrie”, se compose de vin et d’eau de romarin. La Reine avait pour habitude d’en boire et de s’en laver le corps pour se régénérer et prévenir des maladies et du vieillissement! Cela peut paraître saugrenu, et pourtant on sait maintenant que les vertus cicatrisantes et purifiantes de certaines huiles essentielles (dont le romarin) sont réelles !
Aujourd’hui encore les parfums aromatiques sont très appréciés pour leur fraîcheur et l’énergie positive qu’ils procurent. Et chez Sillages Paris, on adore (vous pouvez retrouver nos ingrédients aromatiques dans notre palette de 64 matières premières)!

Histoire du Parfum – Chapitre 3 : la Renaissance
Le temps des explorateurs

Poursuivons notre voyage dans l’Histoire du parfum : cap sur l’époque des grands explorateurs ! Magellan, Vasco de Gama, Christophe Colomb et beaucoup d’autres s’aventurent dans des contrées lointaines. Ils en rapportent de nouvelles matières premières précieuses et odorantes. On découvre alors le jasmin, l’ambre, la vanille et les épices. Celles-ci offrent une multitude de nouvelles possibilités !
Des parfums pour camoufler les odeurs

Cette époque est assez marquée par le manque d’hygiène, on ne se lave le corps entier que très rarement. Parmi les nobles et les riches bourgeois, la mode est donc aux parfums forts et ultra capiteux. Le musc animal, l’ambre gris, la civette, la tubéreuse et le jasmin nouvellement découverts se déclinent dans de nombreuses fragrances puissantes. Ils servent à camoufler la puanteur des corps.

L’ambre gris et le musc tonkin utilisés à l’époque n’ont en fait rien à voir avec ceux l’ambre et les muscs blancs utilisés de nos jours. L’ambre gris provenait de sécrétions intestinales du cachalot, un peu comme du vomi s’il on veut. Tandis que le musc tonkin provenait d’une glande située sous le ventre d’un chevrotin porte-musc mâle. Dans les deux cas, la mise à mort de l’animal était inévitable. Depuis ces pratiques ont été interdites, et heureusement !
(Chez Sillages Paris toutes nos formules sont vegan et sans tests sur les animaux. Et si vous hésitez encore à passer aux cosmétiques vegan, on vous dit pourquoi c’est fabulous ici !)
Histoire du Parfum – Chapitre 4 : le XVIIIe siècle et la naissance d’une industrie française
La Cour du roi et le parfum : une histoire d’amour

Poursuivons notre voyage à travers les siècles, et arrêtons nous à la fastueuse Cour de Versailles. Le Roi Soleil y vouait une véritable passion à de nombreux Arts et notamment à celui de la parfumerie. Surnommé le “Doux Fleurant” il impose la mode des parfums opulents et omniprésents. On raconte même qu’il parfumait l’eau des fontaines de Versailles!
A l’époque, c’est la Cour qui dicte les usages à la société française, mais aussi aux Cours étrangères qui suivent avec attention les modes françaises. Le parfum devient donc un incontournable aux yeux de toutes les Cours d’Europe et sa consommation explose !
Les gantiers-parfumeurs de Grasse

La Cour de Versailles consomme énooormément, et de plus en plus de parfums ! Devant ces besoins grandissants, la France se met à produire elle-même les essences dont elle a besoin pour réaliser les parfums. La région de Grasse dispose d’un climat idéal pour y établir des cultures de fleurs, notamment de roses et de jasmin. (Pour en savoir plus sur les parfums à la rose c’est par ici ;))
Au départ, cette région était spécialisée dans la production de cuir, et notamment de gants. Problème : le tannage du cuir sent extrêmement mauvais et il flotte perpétuellement autour de Grasse un nuage nauséabond. Les gantiers décident alors de tirer parti de l’engouement pour les parfums et du climat extraordinaire. Ils deviennent gantiers-parfumeurs. Ils se mettent à parfumer les gants pour camoufler l’odeur du tanin, et les champs de fleurs envahissent rapidement la région.
Si les parfums portés à cette époque sont au départ plutôt capiteux, la tendance évolue au siècle des Lumières. On se tourne de plus en plus vers des parfums plus légers, plus subtils et plus travaillés.
Histoire du Parfum – Chapitre 5 : le XIXe siècle et la modernité du parfum français
L’Empire et le succès de l’eau de Cologne
Nous poursuivons notre voyage à travers l’Histoire du parfum au XIXe siècle. A cette époque le parfum est d’abord boudé, car trop associé à l’image des rois. Mais Napoléon et Joséphine ne tardent pas à inverser la tendance. Ils se passionnent pour les eaux de Cologne, des parfums frais, hespéridés (avec des agrumes) et légers. Et bientôt toute la société les adopte ! Aussi, la concentration des eaux de Cologne en matières premières odorantes est assez faible, elles contiennent en moyenne 2 à 3% d’huiles essentielles. Ces eaux parfumées sont donc moins chères et plus accessibles, ce qui accélère aussi leur succès !
(Nota bene : chez Sillages Paris, nous ne réalisons pas d’eaux de Cologne mais des eaux de parfum, qui ont l’avantage de durer plus longtemps. Mais si vous êtes fan de l’esprit Cologne, choisissez une foule de citrus (agrumes) dans votre formule !)
Le XIXe siècle : tournant technologique
Le XIXe siècle marque un véritable tournant dans l’Histoire de la parfumerie. L’invention de nouvelles techniques d’extraction naturelle et l’invention du vaporisateur vont considérablement élargir le champ des possibles pour les parfumeurs.

A cette époque, certains parfumeurs se font connaître en commercialisant leurs créations à grande échelle. C’est le cas par exemple de Paul Parquet avec “Fougère Royale” et Aimé Guerlain avec “Jicky”, puis Jacques Guerlain avec “L’Heure bleue”.
Parallèlement, l’essor de la chimie permet le développement des molécules de synthèse permet la démocratisation du parfum. Désormais, on peut tout parfumer : la lessive, les armoires, les intérieurs, etc. En clair : le XIXe siècle c’est les débuts de la parfumerie moderne !
Histoire du Parfum – Chapitre 6 : l’époque contemporaine
Le XXe siècle : la Belle époque

C’est au XXe siècle que la parfumerie prend le visage qu’on lui connaît de nos jours. C’est le siècle qui voit naître et s’épanouir les grands noms de la parfumerie qui vont faire la réputation de la France en matière de Haute Parfumerie. Et de ce savoir-faire français naissent des parfums iconiques au succès mondial #cocorico !
C’est aussi à cette époque que la parfumerie s’associe à la couture. En effet, de nombreux couturiers lancent leur propre parfum, comme Chanel n°5, Miss Dior ou L’Air du Temps de Nina Ricci.
La parfumerie française est alors à son apogée. Sa croissance connaît un fort ralentissement pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais la production ne cesse pas et son essor reprend à la fin du conflit !
XXIe siècle : la parfumerie 2.0
L’industrialisation de la parfumerie se poursuit et permet la démocratisation du parfum, qui devient une sorte de luxe quotidien. Elle contribue aussi à faire de certains parfums des immenses succès, mais aussi à dégrader son aura fabuleuse.

Revers de la médaille, la standardisation des parfums se fait toujours plus ressentir et il est désormais difficile de trouver des parfums singuliers à un prix juste. Les parfums iconiques d’hier sont devenus les parfums les plus portés au monde, et rien de plus étrange que de sentir la même chose qu’un voisin.
Un parfum sur-mesure est hors de portée pour la plupart des bourses. Alors certaines maisons, notamment dans la parfumerie de niche, tentent de rendre ses lettres de noblesse à la parfumerie. Mais parfois à prix d’or. Nous sommes tous en train d’écrire l’Histoire contemporaine du parfum, et Sillages Paris s’engage pour la Haute Parfumerie 3.0. Fière de son héritage et de sa grande tradition, la Haute Parfumerie 3.0 s’inscrit dans l’ère contemporaine en remettant le parfum au coeur du processus. Pas l’égérie, pas la pub, pas un slogan. Le parfum!
Le retour à la nature et à des tendances comme le “selfcare” poussent les gens à redécouvrir et écouter leur corps et leurs sensation. C’est dans ce mouvement de fond que s’inscrit la nouvelle parfumerie. On veut désormais réapprendre à sentir, comprendre et faire confiance à ce que l’on s’applique sur le corps. Une chose est sûre : la Révolution sera parfumée 😉

Restons en contact! Suivez-nous sur Instagram 🙂
Social