Le parfum passionne et intrigue, mais ce sont surtout les experts qui se cachent derrière le parfum qui nous fascinent. Alors qui sont ces personnes mystérieuses capables de mémoriser et assembler des milliers d’odeurs ? Et comment devenir Parfumeur ? Petits conseils de Sillages Paris et de nos quatre Supernez…
C’est quoi être Parfumeur?

Le Nez est impliqué dans toutes les étapes de la fabrication de parfum, de l’idée jusqu’à la réalisation finale. Il est à la fois le compositeur et le chef d’orchestre qui accompagne le processus long et complexe de création du parfum. Afin de créer son oeuvre, elle.il dispose de milliers de matières premières pour créer un parfum, et réalisent parfois plus de 100 essais afin de trouver le parfum parfait. Une fois que la formule (magique!) est trouvée, la fabrication du parfum peut commencer.
Il existe deux types de Nez : d’abord ceux qui créent pour la “parfumerie fine”, c’est-à-dire le luxe. Ils ne sont qu’une petite centaine d’individus dans le monde – plus rares encore que les astronautes! (Donc 2% de la crème de la crème des parfumeurs qui travaillent pour nous. YAAASS). Puis il y a les parfumeurs de la “parfumerie fonctionnelle” qui créent des parfums et arômes pour la grande distribution. Cela concerne aussi bien les produits d’entretiens de la maison que les produits de beauté de tous les jours (déodorants, shampoings, etc).
Aujourd’hui les Nez peuvent être employés par de grandes maisons de composition et fabricants de matières premières (Givaudan, Robertet…), être en laboratoires intégrés au sein de marques, ou même travailler en free-lance! La France continue de dominer le marché de la parfumerie fine, concentrant de nombreuses grandes marques, grandes maisons de composition, et Maîtres Parfumeurs. En effet, le parfum made in France est une ancienne tradition qui perdure encore de nos jours. (Coucou Grasse, et Paris, qui se disputent le titre de capitale mondiale du parfum!)
Faut-il un odorat surdéveloppé?
Ce n’est pas parce qu’il y a peu d’élus que devenir Parfumeur est un rêve inaccessible! Pour ce qui est de l’outil de travail principal : l’odorat est un sens qui se travaille et qui peut être développé avec le temps.
Contrairement à ce que l’on peut penser, un odorat surdéveloppé n’est pas un don du ciel, et contrairement aux musiciens à l’oreille absolue, les nez absolus n’existent pas. Nous sommes en contact constant avec des millions d’odeurs différentes, mais nous n’y faisons généralement pas attention (à part quand c’est vraiment délicieux, ou insoutenable). Une seule méthode donc, pour avoir un meilleur odorat : le travailler en associant des odeurs à des mots ou des images. Comme un jeu de mémoire, cela permet petit à petit de décrypter les nuances des odeurs qu’on perçoit en mettant des mots dessus.
Le saviez-vous ? Nous naissons tous avec les mêmes capacités olfactives, mais notre mémoire olfactive se construit entre nos 0 et 18 ans. C’est donc notre enfance ainsi que nos expériences étant enfant qui définissent nos goûts et nos choix futurs au niveau de l’odorat. Car nos goûts et dégoûts sont 100% culturels, et personnels! Voilà pourquoi vous pouvez adorer l’odeur de l’essence, et d’autres en seront dégoûtés. Pareil pour des odeurs qui peuvent vous paraître “universellement” bonne telles que le jasmin par exemple.
Pourtant, il n’est pas donnée à tout le monde de créer un parfum.
Petit retour d’expérience de nos Parfumeurs Supernez…
Nos quatre Parfumeurs sont des amis (entre eux, et de Maxime le fondateur de Sillages Paris) et sont passionnés par le métier qu’ils exercent. On leur a demandé un petit retour d’expérience sur le chemin qu’ils ont parcouru pour en arriver là.

C’est quoi ton conseil pour devenir parfumeurs ?
Mylène Alran : C’est avant tout ma passion qui m’a guidée vers ce métier, la création de parfums demande beaucoup de travail et de patience, pour devenir parfumeur il faut être curieux et obstiné !

Qu’est-ce qui t’as poussé à devenir nez ?
Alex Lee : Il était une fois, un jeune écolier qui dès l’école maternelle aimait courir après les filles pour respirer l’odeur de leurs cheveux (bien sûr pas comme Jean-Baptiste Grenouille dans Le Parfum de Patrick Süskind). Ce petit garçon c’était moi.

Qu’est ce qui te plaît le plus dans le métier de nez ?
Amélie Jacquin : C’est trouver de nouvelles idées, créer des associations d’ingrédients inattendues, réaliser de nouvelles recettes tel un chef. C’est comme un jeu, une exploration!

Qu’est ce qui te plaît le plus dans le métier de nez ?
Sébastien Plan : C’est ce super pouvoir d’encapsuler un souvenir dans un parfum. Pouvoir replonger dans cette bulle dans l’espace et dans le temps en la recréant avec des odeurs. De cette façon, les moments et les gens qu’on aime ne s’effacent jamais…
OK mais concrètement, comment devient-on Parfumeur?
Pré-requis 1 : avoir un odorat excellent et savoir reconnaître de nombreuses odeurs. Comme un oenologue décode un vin, il faut savoir décrypter les différentes notes d’un parfum.
Pré-requis 2 : un Parfumeur est un artiste. Il faut donc avoir une fibre créative et savoir jouer avec les odeurs pour composer des tableaux olfactifs. Il s’agit d’imaginer des images, des histoires, des souvenirs, et créer des odeurs qui puissent les évoquer. Comme n’importe quel artiste, il faut savoir se démarquer des autres par un point de vue singulier. Par ailleurs, un Parfumeur doit pouvoir se renouveler, et ne pas se cantonner à un style ou un vocabulaire. Les modes évoluent, comme le montre l’histoire du parfum, et il faut savoir accompagner ces changements en créant des parfums qui résonnent avec leur époque. Le talent est en fait le pré-requis le plus important.
Pré-requis 3 : L’industrialisation du parfum au XXe siècle a permis la démocratisation du parfum, mais a également transformé le métier du parfumeur. En général, le parfumeur a aujourd’hui de solides connaissances scientifiques, et notamment en chimie et biologie. En effet, cela lui permet de créer de nouvelles molécules impossible à extraire naturellement (comme les fleurs “muettes” que sont le lilas ou le muguet, ou de nombreux fruits). Cela lui permet aussi de savoir créer ses formules en évitant les mélanges toxiques.
Les formations
Il faut d’abord commencer par une licence de chimie, de biochimie ou de biologie, qui sont la formation minimum avant de pouvoir rejoindre un Master ou une école de parfumerie parmi les plus reconnues.
Ensuite, les Parfumeurs poursuivent généralement une formation Bac+5 (Master): soit à l’université via un Master ICAP (Ingénierie des Cosmétiques, Arômes et Parfums) ou ARPAC (Arômes, Parfums et Cosmétiques), soit dans une école. Les plus fameuses sont l’ISIPCA et l’Ecole Supérieure du Parfum.
Mais il y a également d’autres parcours pour devenir Parfumeur :
– Une formation sur le terrain ! Quelques fabricants de matières premières tels que Givaudan proposent des apprentissages afin de former en interne de jeunes Nez qui créeront un jour de grands parfums.
– Se former en autodidacte est également possible : certains Maîtres Parfumeurs recommandent d’aller travailler dans des usines de matières premières à Grasse. Cela permet d’être en contact direct avec les ingrédients, de comprendre leur extraction, et de “mettre les mains dans le cambouis”!
Lancez-vous, et bonne chance!
Le métier de parfumeur est un métier de passion, donc même si les parcours décrits ici sont les plus courants, la passion et le talent font toujours la différence.
Et en attendant, si cela vous a donné envie de faire votre parfum personnalisé parmi les créations de nos Parfumeurs, c’est ici 😉
Rejoignez le gang! Suivez-nous sur Instagram 🙂
Social